VOT Bellefontaine

Vu Laurent P :

Ce week-end, Raphaël et moi avons participé à la manche de Bellefontaine du VOT.

Je ne m’étais pas pré-inscrit car après un soleil artistiquement réalisé sur la réception peu conventionnelle d’un saut il y a une semaine, j’ai quelques douleurs au niveau de la cage thoracique. Côtes fêlées ? surement. Donc dans le doute, je patiente toute la semaine pour voir. Pas d’amélioration, mais bon, c’est supportable.

Donc après une bonne nuit de sommeil samedi soir, en étant rentré d’une bouffe à 1h du mat’…, je réveil mon champion et on décolle à 7h00 pour traverser l’île de France.

Arrivée à 8h15, inscriptions , 24 € pour 2, çà commence à faire une somme ! On retrouve Michel notre Yvelines’Champ qui vient montrer son beau maillot tout neuf. Fais frisquet, on garde les cuissards long, 2 couches et les gants d’hivers. Le ciel est grisouilleux*, tendance risque de gouttes. Par contre le terrain est bien sec, c’est cool parce qu’on va pouvoir éviter de casser la transmission et faire des économies sur les produits de lavage. Yeah

* le correcteur n’a pas reconnu ce mot mais je suis sûr qu’il doit exister, en tout cas, tout le monde voit bien de quoi je parle

J’avais gardé un souvenir mitigé de mes performances sur mes 2 précédentes participations en 2009 (44e) et 2011 (49e) : un circuit physiquement exigeant. Mais avec ses nombreuses bosses, j’ai bon espoir que son profil profite aux qualités de grimpeur de Raphaël. Tais-toi Didier Le tracé n’a effectivement pas changé, mais les minimes n’en emprunteront qu’une partie. En fait, s’ils ont pris quelques bosses, ils ont surtout roulé sur les long chemins qui traversent les champs au début et à la fin de l’épreuve.

Ce qui fait qu’ils étaient encore 4 à se présenter à l’entrée de la prairie finale. Après une belle descente de 200m, un virage à droite, une portion plate de 50m, il faut prendre un deuxième virage à droite à 90° avant la dernière bosse de 50m et un virage à gauche à 90°. 50m et un virage à 90° pour enfin grimper sur le plateau du finish A partir de là, il n’y a plus la place de doubler avant la ligne d’arrivée.

Raphaël a bien attaqué en tête cette dernière bosse de 50m, mais les 3 autres n’ont pas pris le virage à 90° et sont passé à gauche de la rubalise. Au lieu de revenir en arrière, ils ont donc pris la diagonale pour arrivé sur le plateau. Raphaël réussi malgré tout à s’intercaler juste devant 2 d’entre eux. Il finit donc seulement 2e/20, un peu dégouté. On n’a pas porté réclamation parce qu’au départ, l’organisateur lui a annoncé qu’il n’avait pas le droit d’être là puisqu’il avait déjà fait une course dans le Week end (les nouvelles vont vite). Et puis nous avons fait cette course juste venir nous comparer aux concurrents du Val d’Oise, pas pour faire le championnat.

Pour ma part, çà commence mal. A l’entrée du sas, on me fait patienter car il y a un problème sur le numéro qu’on m’a attribué. Finalement je garde ma plaque mais à force de patienter sur le coté je me retrouve dernier. Je ne suis pas inquiet car je sais qu’il y a de long chemins avant d’entrer dans les singles de la forêt. Au signal de départ, çà part n’importe comment et je patiente prudemment en observant les mecs qui zigzaguent pour essayer de gagner une malheureuse place.

A la première montée, des ouvertures se créent et je commence à me faufiler. Arrive les grands bouts droits exposés au vent. Tout le monde roule en file indienne dans l’ornière de droite. Je déboite et entame ma lente remontée. Les cuisses répondent tellement bien que çà finit par m’inquiéter. Est-ce que je ne suis pas en train de me griller quand les autres roulent à l’abri ? Je vois un trou et je me remets dans la file. Mais j’ai vraiment l’impression de gâcher des places faciles à prendre. Je redéboite et remonte, remonte, remonte. On n’est pas encore sorti des champs que je me retrouve à hauteur de l’avant du peloton. J’avais jamais vu d’aussi près l’avant d’une course ! Bon, là je me dis qu’il est temps de reprendre ma place. Je relâche l’effort, et rentre sagement dans le rang.

Arrive les singles de la forêt, le VTT peut commencer ! Ce parcours, c’est comme un océan en pleine tempête : des grosses vagues qui se succèdent à n’en plus finir. Certaines passent « presque » sur l’élan avec la descente qui la précède, d’autres obligent à s’arracher jusqu’à la limite de l’alarme du cardio. Quelques grosses descentes caillouteuses et ravinées avalées en touchant à peine les freins permettent de mettre en évidence l’énorme avantage du 29’ : sa stabilité ultra sécurisante. Les changements de rythmes incessant me font souffrir. Je profite des gros pourcentages pour reprendre quelques places mais j’en perds beaucoup partout ailleurs. Je n’arrive plus à tenir la roue de mes prédécesseurs. je recule inexorablement au classement.

A peine une heure qu’on roule et je doute de ma volonté d’aller jusqu’au bout. Cà me gonfle de voir les maillots que j’ai doublé facilement au début repasser devant moi.

J’ai un gel dans le maillot mais je le destine généralement à la dernière demi-heure. Tant pis, je le prends. Je suis en pleine montée, je tiens à peine l’équilibre pour l’attraper, l’ouvrir et l’avaler. Je me bagarre pour le ranger sous l’élastique du maillot : je ne suis pas un C….. qui pollue la forêt. Pendant ce temps je me fais encore doubler.

2 ou 3mn, plus tard la potion magique fais son effet : incroyable ! Je me remets à repasser les maillots. Marines, St Quentin en Yvelines, Mery, Survilliers, les sangliers du Vexin, les Clayes sous bois. J’efface en une montée un Senior B de Poissy avec qui j’avais longtemps roulé. Le moral remonte en flèche mais j’ai peur de voir l’effet disparaître avant la fin. J’ai 30km au compteur, mais comme un touriste, je n’ai pas regardé le programme de la course avec la distance et le dénivelé. Combien à faire encore ? 5, 6, 10 km ?

Au km34, en haut d’une longue rampe bitumée où j’en ai encore repassé 3-4, j’hèle un signaleur pour demander si la fin de la course est proche. « 4 km de chemin dans les champs ». Oh Putaing Je suis euphorique. Plus de montée ! J’enquille comme un brutos et retrouve mes jambes de routier du début de course. Je remonte les mecs un par un : Courson, Mesnil le roi…

Je vois 50m devant un petit groupe de 3 dont le maillot du CVC avec qui j’ai roulé la première heure. Ils se relaient mais j’ai la rage. Dans les virages, ils se gènent et je m’arrache pour me rapprocher. Je suis plus qu’à 2 longueurs à l’entrée de la prairie. Raphaël est là, sur le bord, et me traite de tous les noms.

Mais devant ils lâchent tout aussi et je ne gagne rien dans la descente. Dans les fameux virages à 90°, j’arrive à revenir au contact. Il reste la montée de 50m. Je bloque la fourche comme je l’avais prévue en repérant les lieux à l’échauffement et attaque en danseuse. Mais ils font pareils et je n’arrive pas à passer. Virage gauche à 90°, plat de 50m. Je me déporte sur la droite et tente le tout pour le tout en prenant l’intérieur sur le petit coup de cul de 2m avant le plateau final. C’est limite mais j’arrive à passer CVC. J’essaye de gratter encore une place entre les dernières rubalises et les barrières de police, mais c’est pas raisonnable.

Je franchi la ligne à l’agonie. Mais quel pied de finir une course sur un sprint ! C’est la dosette de pure adrénaline maison çà ! Poignées de mains avec mes finishers, sandwich, boisson.

Au micro on annonce l’arrivée du troisième Vet C : Michel Montoro. Cool ! On se raconte nos courses. Michel a fait une belle chute en descente et redoute les conséquences quand les cuissots auront refroidis. Moi j’ai mal aux cotes mais pas plus qu’aux épaules, aux bras, au cœur, aux jambes etc.. Le soir au lit, ce sera une autre histoire mais bon, là çà ne vous regarde pas ! Maintenant on attends les podiums de 2 champions dans le froid et la pluie.

Je ne découvrirai pas mon nom dans le classement qui sera affiché sur le site dimanche après-midi, toujours ce problème de plaque. Après un coup de fil à l’organisateur, je devrai rapidement être réintégré. Mais je sais que je fini 17e/52 devant David Toussaint du CVC et derrière Ludocic Brault d’Oxygene PSA (comme à Cheptainville). C’est pas un podium mais c’est mieux qu’il y a 4 ans !

Pas de chute, pas de casse : content !